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"Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le"
« Six jours après. »
Ainsi commence en ce 2ème dimanche de Carême le récit de la Transfiguration raconté par Matthieu. Dimanche dernier ce même évangéliste nous parlait déjà « d’une très haute montagne sur laquelle le démon emmenait Jésus pour le tenter » (Mt 4,8). Aujourd’hui, Jésus victorieux de la tentation « prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère et les emmène à l’écart sur une haute montagne. »
Or, il y a « six jours » tout a basculé pour les disciples car, pour la première fois, Jésus leur annonçait sa Passion. L’annonce fut rude, désarmante et surtout inconcevable dans le cœur de chacun. Pierre, lui, ne put retenir ce cri du plus profond de lui-même: « Dieu t’en garde, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. » (Mt 16, 22) Et Jésus de réagir durement : « Retire-toi ! Derrière moi, Satan ! Tu es pour moi occasion de chute, car tes vues ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes. » (Mt 16,23) La réponse de Jésus est immédiate et ô combien déroutante pour ces premiers disciples qui s’interrogent sur cet homme étrange qui parait si puissant tout en parlant de souffrir.
La Transfiguration est pour les disciples une étape essentielle. Ils ont tout quitté pour suivre Jésus sans savoir où cela les conduirait. Tout comme Jésus, ils sentent bien monter autour de lui l’hostilité des chefs religieux et la déception de la foule qui attendait un messie-roi. Jésus prépare ainsi ses disciples qui seront bientôt confrontés au scandale de la croix. Alors, la lumière qui resplendit est bien plus puissante que les ténèbres qui s’accumulent contre Jésus même si elles sembleront avoir raison contre lui au soir du Vendredi Saint.
Le mystère de Jésus, Dieu et homme, sera toujours hors de nos prises. Cependant, la parole de lumière, «Celui-ci est mon Fils bien-aimé», nous met en contemplation devant l’essentiel : nous sommes aimés. « Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Unique » (Jn 3,16). Le mystère de la Transfiguration nous rappelle que le Seigneur intervient dans nos vies et se fait reconnaître. A notre tour recevons ce moment de réconfort que Dieu a voulu donner aux Apôtres en plein désarroi. Suivons-le sur la montagne pour vivre ce cœur à cœur.
Sœur Monique Marie, Monastère de Bouzy la forêt
Méditation de l’Évangile du 8 mars 2020
Deuxième dimanche de Carême— Année A