Pentecôte

La Newsletter du quatrième centenaire
de la congrégation des Bénédictines de Notre-Dame du Calvaire

9 juin 2014,

Chers amis,
Le temps pascal s’est achevé ce dimanche soir de Pentecôte sur les images émouvantes du Pape François entouré du Président israélien et du Président palestinien. Nous l’avons vu profondément recueilli durant le temps de prière pour la Paix auquel il avait invité ces deux Présidents et les chefs religieux des différentes religions juive, chrétienne et musulmane sous le regard bienveillant du Patriarche Bartoloméos qui, comme un frère, le soutenait.

Ces images sont un condensé de ce que nous avons pu vivre à la fin de notre chapitre général à Jérusalem, les 25 et 26 mai. En quelques heures, mais avec pas moins de 14 discours, le Pape François a su poser des gestes forts d’unité et de réconciliation et des paroles de foi qui ont permis de déplacer des montagnes : les mêmes interlocuteurs se sont retrouvés au Vatican juste quinze jours après, priant ensemble dans un même esprit et pour une même cause, celle de la Paix, cela dépasse tout ce que nous pouvions imaginer ! Cela nous invite à ne pas craindre, à reprendre avec confiance le chemin du temps ordinaire et à l’offrir à l’action surprenante de l’Esprit pour qu’Il fasse toutes choses nouvelles !

Notre chapitre général s’est vécu sur cette toile de fond. Les paroles du Pape à la fin de la rencontre avec les religieux à Gethsemani, à laquelle nous avons eu la chance de pouvoir participer, ont été une belle conclusion à nos travaux : « Chers frères et sœurs, vous êtes appelés à suivre le Seigneur avec joie sur cette Terre bénie. C’est un don et une responsabilité. Votre présence ici est très importante et l’Eglise toute entière vous en est reconnaissante… ». Ce fut un vrai encouragement pour nos sœurs de Jérusalem à continuer leur mission de veille et de prière sur le Mont des Oliviers. Je garde en mémoire la fête que les religieux de Terre sainte lui ont faite à son entrée dans la basilique et l’humilité de cette homme épuisé au terme de ses deux journées harassantes, prenant le temps de se recueillir profondément, de s’agenouiller et d’embrasser le rocher de l’agonie, malgré la grande fatigue qui se lisait dans sa démarche et sa voix.

Alors, nous aussi, continuons le chemin avec joie et courage,   
Bon été dans le vent de l’Esprit,   
Sr Marie et les sœurs du chapitre général

Quelques échos du chapitre général à Jérusalem :

« Joie de retrouver nos soeurs du Mont de Oliviers et expérience magnifique que de prier et célébrer un chapitre en ayant sous nos yeux le St Sépulcre, les mosquées et le temple ! Ce n'était pas banal et en plus tout était auréolé de la visite du pape à la fin de notre séjour, visite très rapide mais d'une densité assez incroyable ! Nous avons pu aller à Gethsemani pour la rencontre avec les religieux, et certaines soeurs à Bethléem le dimanche. D’autres, à l'Anastasis, ont participé à la divine liturgie concélébrée par les patriarches Bartholoméos, Théophilos de Jérusalem et beaucoup d’autres évêques orthodoxes ! Nous avons pu saluer et nous faire bénir par Bartholoméos, de beaux moments vraiment uniques »

« La communauté de Jérusalem, malgré sa vulnérabilité, est toujours là dans la prière et l'intercession pour la ville de Jérusalem et le monde. On sent les tensions ; l'implantation des chrétiens est menacée ; les terrains qu'occupent les communautés religieuses sont convoités (les soeurs du Carmel du Pater et la maison d'Abraham le disent aussi). Malgré tout cela, il y a la grâce de Jérusalem ; on a du mal à la quitter, on la garde dans son coeur... »

« En remontant l'escalier pour rentrer au monastère, une fille de 6 ou 7 ans qui descend avec son petit frère vient vers nous et nous demande tout de go : "What is your name ?" on lui a répondu et on a lui demandé son nom et celui de son petit frère. J'avais en main quelques livrets du temps de prière avec le pape à Gethsemani. Elle m'a demandé si elle pouvait en avoir. Je lui en ai donné un ; puis elle m'en a demandé un deuxième pour son frère... Etait-elle chrétienne ou musulmane ? C'est la question que je me posais souvent dans les souks... ne sachant pas toujours repérer qui est qui... mais finalement, c'est les regards échangés et les sourires qui importent.»

« La journée à Bethléem a été pleine de rencontres : sur la place en attendant le pape, on parle avec les voisins ; au moment où les hélicoptères sont passés au-dessus de nous, on a chanté le chant composé pour le pape pour la circonstance, et il y avait une telle ferveur parmi cette foule en prière que des larmes sont venues... une joie de l'accueillir quand il fait le tour de la place avec sa papamobile, des longs applaudissements quand il demande de prier pour la paix dans ce pays et qu'il propose sa maison du Vatican pour recevoir les deux présidents Israéliens et Palestiniens pour avancer vers la paix. Au cours de la messe il est allé vers Mahmoud Abbas pour donner le baiser de paix.

Nous avons été reçues magnifiquement à déjeuner le midi chez Magda et son mari (amis de soeur Stéphanie, de Prailles). Nous avons même revu le pape qui passait devant chez eux en quittant Bethléem...»

« Pour la venue du pape la sécurité est à son comble ; la circulation est interdite dans les rues (cf ci-contre une grande artère de Jérusalem). Pour être à Gethsemani à 16 h, il a fallu partir à 11 h du matin pour rejoindre la "Maison d'Abraham", attendre un bus qui nous amène à 13 h 30 à Gethsemani (seuls les bus autorisés pouvaient atteindre Gethsemani), et attendre jusqu'à 16 h que le pape arrive... sachant qu'à pied, il nous aurait fallu un quart d'heure pour descendre le Mont des Oliviers...»